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Le cinéma et le tango
 
El Tango en en Ciné
 
Réalisation
 
 De Guillermo Tulio Fernández Jurado et Rodolfo Corral.
 
Fiche technique
 
Date  1979 Genre  Documentaire Pays  Argentine Format  74'
 
  Certaines sources mentionnent un autre documentaire, du même réalisateur, Guillermo Tulio Fernández, et sous le même titre, mais de 1985 et d'une durée de 101'.
  Une autre source précise que le film n'a pas eu de sortie commerciale.
  IMDb donne, pour le premier, comme date de sortie le 23/10/1980 et comme durée 80'. IMDb ignore le second mais signale un autre documentaire, du même réalisateur, daté de 1984, et portant le titre de "
Aquel ciné argentine."
 
Participants
 
xxx
 
Scénario
 
xxx
 
Commentaires
 

Documentaire de Guillermo Fernandez Jurado et Rodolfo Corral, Argentine, 1979, 101 minutes

A partir d'une trentaine d'extraits de films, ce documentaire retrace la présence du tango dans le cinéma - essentiellement celui du nouveau monde - entre 1930 et 1960. Si l'on est de prime abord fasciné par la qualité et la diversité de ses sources, on est finalement un peu déçu par son caractère incomplet et par la faiblesse de son appareil analytique.

El Tango el cine éblouit comme un bijou serti de perles cinématographiques rares, toujours présentées avec humour et drôlerie. Du côté des Etats-Unis, mentionnons Rudolf Valentino en gaucho séducteur et conquérant ; Gloria Swanson dans le rôle de l'actrice vieillissante évoquant les tangos de sa jeunesse ; Fred Astaire interprétant d'élégantes chorégraphies avec Dolores del Rio ; Charles Boyer marchant maladroitement  sur les pieds de Gene Harlow ; Leslie Howard dans le rôle d'un professeur de mathématique confondant danse et algèbre ; et pour couronner le tout, les sketches désopilants de Charlot, Groucho Marx, Mickey, Laurel et Hardy...

Du côté argentin, le film nous présente également un florilège d'artistes de premier plan, en commençant par Garlos Gardel dans Tango Bar et Luces de Buenos Aires, suivi par Ignacio Corsini, Tita Merello, Libertad Lamarque, Enrique Discepolo, Mariano Mores, El Cachafaz, Tito Lusiardo.... Drames, comédies légères, sketches parodiques, films musicaux, scènes de danse, chansons d'anthologie : on se laisse bercer sans s'ennuyer une seconde.... C'est tellement réussi que l'on a très envie de revoir El tango en el cine plusieurs fois de suite.

Problème : dès le second visionnage, les faiblesses du film commencent à apparaître. Tout d'abord, son champ d'investigation est limité : pratiquement aucun film postérieur à 1960 (à part quelques images d'Astor Piazzolla ou de Suzana Rinaldi) ; rien sur le cinéma extra-américain (sauf, tout au début, un film muet d'Eiseinstein où des nains dansent sur la table d'un cabaret). Mais surtout les extraits s'enchaînent - s'empilent devrait-on dire - sans autres liaisons que quelques commentaires factuels et légèrement ironiques en voix off. Il n'y a aucune analyse, aucune proposition de classification, aucun fil directeur.

     Bref, le spectateur est entièrement livré à lui-même. Certes, cela lui offre la possibilité de forger librement son propre jugement, en mesurant par exemple la distance qui sépare une vision nord-américaine déformée et caricaturée du tango avec la plus grande authenticité du cinéma argentin. Et puis, cela lui permet de jouir simplement  des images sans intellectualisation excessive. Il n'aurait pourtant pas été très difficile, en quelques phrases concises, de rappeler les filiations esthétiques, de citer les noms des principaux metteurs en scène, de mettre en valeur les chronologies et les simultanéités, d'évoquer les conditions de réalisation des principales œuvres...    

     Au total, le film peut frustrer certains spectacteurs par la pauvreté des informations et des éléments d'analyse qu'il fournit. Mais regardez-le tout de même sans hésiter : il vous fera passer tel qu'il est, c'est-à-dire construit à l'emporte-pièce, un moment très agréable.

 Source : Fabrice Hatem, http://fabrice.hatem.free.fr