[...] Originaire de l'État de Bahia dans le Nord-Est du Brésil, le danseur brésilien s'appelle en réalité Antonio Lopes de Amorim Diniz. Surnommé " Duque " en raison de son élégance, il habite un temps à Rio où il passe ses soirées à danser la maxixe et travaille le jour comme dentiste. En 1911, il part tenter sa chance à Paris où ses talents pour la danse ne demeurent pas longtemps inaperçus. La mode est alors au tango et le jeune homme ne voit aucun inconvénient à esquisser les pas argentins. Très vite, cependant, il propose au public des cabarets de Montmartre et Montparnasse, un numéro de " tango brésilien " ou " maxixe brésilienne ", les deux expressions demeurant équivalentes tout au long de la période.
Accompagné par l'actrice brésilienne Maria Lina, il obtient de nombreux succès, ouvre une école de danse au 5 Cité Pigalle en 1913, et devient l'une des coqueluches de la nuit parisienne dans les mois qui précèdent la Première Guerre mondiale.
L'ascension du " célèbre professeur " au fort accent brésilien est éclatante : après avoir donné des galas au Théâtre Fémina, Duque prend la direction du Dancing Palace, un des lieux de danse les plus élégants de la capitale, situé à la lisière du Bois de Boulogne et à proximité des montagnes russes du Luna Park. [...] |