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Les personnages du tango
  Biographie - Oeuvre - Bibliographie
 
Carlos Gavito
 
Etat-civil
 
    Carlos Eduardo Gavito. Né le 27 avril 1943 à La Plata, province de Buenos Aires. Mort le 1° juillet 2005 à Buenos Aires.
    Danseur. Maestro.
 
Carrière
 

    Il se forme sur les pistes de danse de son quartier de Avellaneda. Il commence à travailler dans des cabarets à l'âge de 17 ans. En 1964, il danse pour l'orchestre de Miguel Caló. Il voyage avec Anibal Troilo au premier Festival de Tango Argentino à Medellín, en Colombie. Avec son propre spectacle, Fiesta Argentina, il parcourt l'Asie, l'Afrique et l'Europe. En 1990, il intègre le show de Luis Bravo, "Forever Tango" , qu'il accompagne pendant 17 ans. 1997, triomphe à Broadway. C'est au titre de cette production qu'il est nommé, avec sa partenaire Marcela Durán, aux Prix Tony, de New York.

 
Article de Luis Tarantino
 

Mort d'un milonguero : Carlos Gavito. Auteur : Tarantino Luis

Le grand milonguero est parti ce premier juillet

Carlos Gavito a représenté, pour les nouvelles générations de danseurs, un des exemples de comment être sur une scène tango sans abandonner le 'milonguero' que nous sommes.

Gavito a accompagné des danseurs de premier niveau, tels Juan Carlos Copes ou Eduardo Arquimbau, dans les années '60. Peu se rappellent ceci, car à l'époque, le tango était marginal, ainsi que les danseurs, même dans le lieu de naissance du tango, à Buenos Aires.

Plus tard, nous les retrouvons parcourant la planète. Au début des années '90, il s'associe avec Arquimbau dans un projet qui le ramène à Buenos Aires: La Galeria del Tango Argentino dans le quartier de Boedo. Peu après il retourne travailler à l'étranger et nous le retrouvons souvent à Waterloo Station donnant des leçons, près de l'Ecosse où il vécut quelques années.

Dans cette décennie des années '90, le tango triomphait dans le monde. On donnait à Londres le spectacle Forever Tango, ce qui présageait du bon car ainsi Gavito fut reconnu comme ce qu'il était : une des plus grandes figures contemporaines du tango, grâce à son travail dans les créations de Luis Bravo. En 1997, on a partagé son triomphe à Broadway et la suite a permis de rendre à Gavito ce qu'il méritait.

Ceux qui connaissaient Carlos ont fêté récemment au Sunderland son anniversaire. Nous savions que sa vie était suspendue à un mince fil. Et que lui, le plus brave et 'compadrito' des danseurs du sud 'porteño' n'avait jamais cessé de parier sur la vie, les amis, le bal, la milonga et le tango.

La marque de Gavito sur le tango-danse restera pour toujours dans l'esprit et le coeur de ceux qui ont dansé le tango en lui empruntant ses pas.

site www.musicargentina.com

 

Carlos Gavito : De pas à pas

Un petit livre, de Ricardo Plazaola, intitulé “Yo Quería Bailar. Carlos Gavito, vida, pasión y tango ”, édité en Argentine par Editorial Dunken, 2008, m’a donné envie de parler de Gavito. Et pour plusieurs raisons. La première, c’est que le danseur Gavito retrace aux débuts de sa vie la même ligne que de nombreux acteurs du monde du tango : dès le jeune âge, l’affirmation d’une vocation inébranlable mais aussi l’affrontement avec d’énormes difficultés, notamment financières, pour se lancer dans la direction voulue. Le second volet sera le tracé de sa carrière et le troisième, sa conception de la danse.

Gavito – I. Les premiers pas

[ les passages en italique évoquent des situations similaires dans la vie d’autres personnages ]

Ses premiers pas, il les fait dans un milieu plus que modeste, le même que celui de nombreux personnages du tango.

Tout d’abord, le père, don Tomás Gavito, a gagné sa vie à la campagne en préparant les grillades typiques argentines, qu’il assaisonnait en récitant des poèmes gauchos, et parfois ses propres compositions. Ensuite, installé à Buenos Aires, il a été serveur de bar, placier de cinéma. Puis, pompiste, mais son asthme le fait licencier de la station d’essence. Chômage jusqu’à son embauche dans un entrepôt frigorifique qui lui rapporte de la bonne viande en plus d’un salaire acceptable. Ce n’est jamais la misère, mais chaque centime est précieux.

Et c’est Pilar, la mère, qui gère cette parcimonie et nourrit les six enfants. Pilar adore la musique et le premier cadeau de son mari a été une radio qu’elle écoute avec fascination. Frères et sœurs sont tous attirés par les arts : le premier sera sculpteur, les suivants, musiciens ou danseurs, le dernier peintre. Le premier cadre est dessiné : poésie, musique, et argent rare.

Les pas suivants ont pour piste le quartier. Avellaneda était une zone intermédiaire entre la ville et la campagne. Maisons basses, rues boueuses. Maglio raconte que le bar La Paloma où il jouait à ses débuts était envahi par les rats…Ces rues, les terrains vagues, les bandes de copains constituent l’école où tout s’apprend. Jeux et bêtises d’enfants.

Le deuxième cadre, c’est celui de l’apprentissage de la vie sociale et du repérage approximatif des limites.

Et les petits travaux pour gagner quelques pièces. A six ou sept ans à peine, Carlos et son frère Nelson, vont acheter des salades dans les fermes voisines et les revendent dans l’avenue Pavón, en profitant de l’arrêt forcé des voitures au passage à niveau. Ils récupèrent aux abattoirs des os qu’ils revendent, une fois bien récurés, aux fabricants de peignes. Le musicien Angel Villoldo, le chanteur Ignacio Corsini ont travaillé dans les abattoirs. Carlos est aussi vendeur de journaux à la criée, et sert de collecteur de paris clandestins pour le compte du caïd local.

Le troisième cadre apprend la rudesse de la vie, l’exigence de travail pour un gain médiocre, et, parfois, l’imprécision de la frontière entre le permis et le délictueux.

Il abandonne l’école et ne veut pas aller au collège. Arolas a quitté l’école avant la fin du primaire. La vocation première se révèle. Carlos est tout d’abord attiré par le bandonéon. Deux ans de cours avec le professeur du quartier. Mais la chose s’éclaircit : son instrument sera son corps lui-même, il sera danseur.

« Yo queria bailar », je voudrais être danseur, dit-il à sa mère qui lui pardonne son école buissonnière. Ses buissons à lui, ce sont les salons de danse du quartier, où il se faufile derrière son aîné Nelson, en falsifiant sa carte d’identité…et où il se fait remarquer pour son agilité à danser le rock…

Sa dernière initiation, c’est le Sud. Il a à peine 18 ans et s’embauche dans les compagnies d’exploitation du pétrole. Travail très dur, climat encore plus dur, et compagnons de chantiers échappés de toutes les misères. Il exerce divers métiers, thésaurise ses salaires. Roberto Firpo a été commis de magasin, maçon, laitier, ouvrier d’une fabrique de chaussures, employé d’une fonderie, le tout pour arriver à se payer un piano…Pour Gavito, c’est enfin le retour à Buenos Aires. Une part de l’argent pour sa famille, l’autre pour s’habiller, se chausser et, dès le premier soir, le cabaret … un danseur est né.

 Source : Revue Toutango, n° 18. janvier-mars 2009. Article de André Vagnon.
 

Gavito : A grands pas

Un danseur est né. Suivons-le dans son ascension.

Le danseur Eduardo Arquimbau avait pris Gavito et son ami El Pibe Sarandi sous sa protection et leur fournissait de petits contrats de danse. Un jour, il projette la formation d’un ballet et entraîne les deux compères chez la chorégraphe Olga Ferri. Et Sarandi raconte : « Nous sommes entrés, avec Carlitos, nous avons vu des gars en maillot qui s’entraînaient à la barre, nous nous sommes regardés… et nous nous sommes tirés… ». Et voilà pour la formation académique de Gavito.

Dans une interview, Pepito Avellaneda explique qu’il a appris à danser en regardant les autres, puis dans les practicas avec des copains et enfin dans les bals. Il n’a jamais suivi le moindre cours.

Donc la première étape, c’est le passage de la salle à la scène, avec des prestations dans les lieux modestes de danse. Avec toutes les danses de l’époque, rock, tap, swing. Le tango occupe une place variable dans cet échantillonnage. Mais déjà, Gavito a un faible pour la zamba criolla, à cause de sa mise en scène d’un moment de séduction et pour sa subtilité et sa finesse. Qualités qu’il transposera dans le tango.

C’est aussi le moment où Gavito tisse des liens avec de nombreux danseurs, Juan Carlos Copes, Alfredo Alaria, Marquez, mais aussi des musiciens, Podestá, Caló, Pugliese, et d’autres artistes, parmi lesquels Julián Centeya, que Gavito reconnaît comme mentor. Et chaque fois, il écoute, il observe, il essaie, il améliore. C’est une construction lente, fondée sur l’analyse et l’autocritique, mais avec une fabuleuse intuition de la danse.

Par ailleurs, son obsession pour la danse le protège des risques de la vie nocturne dans lesquels nombreux se sont perdus. Il est milonguero avant d’être noctambule, même si la danse le conduit dans tous les cabarets, dancings, milongas de Buenos Aires et des alentours.

Dans une entrevue de 1992, Petroleo confesse : « On m’a appelé Petroleo parce que je buvais beaucoup de vin. J’étais alcoolique. Depuis quelque temps, je bois des sodas, mais c’est pire, ça fait rouiller… »

Et c’est avec Mirta Sasenu comme partenaire que Gavito est engagé pour ses premières tournées hors d’Argentine. Avec Miguel Caló au Mexique, avec Osvaldo Piro à Puerto Rico, puis en Colombia et ailleurs. Mirta, à peine 17 ans, ne peut pas avoir de passeport pour sortir. Alors Gavito, du haut de ses 25 ans, l’épouse. Et les voilà partis à travers le monde.

Fastidieux serait le catalogue de ces trente années de tournées mondiales durant lesquelles Gavito gagne sa vie, souvent bien, mais aussi conquiert sa renommée et forge ses qualités de danseur. Des épisodes plus saillants surgissent ça et là.

A Bogota, où ils débarquent sans un sou, ils sont miraculeusement pris en charge par Misael Pastrana Borrero, un ministre qui sera président de Colombie deux années plus tard. Ce sont les présentations dans les plus grands hôtels, sur les scènes publiques et privées. Pleuvent les dollars et la notoriété, jusqu’au Festival de Medellín où Gavito éclipse Troilo, Rivero et Tito Lusiardo !

En Amérique centrale, ce sont les narcotrafiquants qui prennnent Gavito et Mirta sous leur aile et leur servent d’imprésarios….On ne parle plus en pesos, mais en milliers de dollars. Au Nicaragua, ils côtoient le président Somoza, ils dansent devant Richard Nixon et Howard Hughes. Dans ces milieux souvent maffieux, ils ne cherchent pas à comprendre. Ils dansent… et encaissent.

Virulazo détestait les tournées internationales qui le tenaient six mois éloigné de son monde familier. Mais il fallait bien manger…

Pour Gavito et Mirta, les retours à Buenos Aires sont brefs. L’appel du monde est fort. L’Europe, Paris. Ils partagent la scène avec Charles Aznavour, Johnny Halliday et d’autres...

Il y a aussi les tournées en Orient, Kowait, Arabie Saoudite, Téhéran, Bagdad… Bagdad, qui laisse à Gavito le souvenir hilarant de la sortie du pays avec les dollars dissimulés dans les grands chapeaux folkloriques….. Anniversaire du roi du Maroc, Hassan II, qui s’était également offert Stan Getz, Benny Goodman et bien d’autres. Anniversaire du sultan de Brunei…

Mirta est remplacée par Helen Campbell, l’Ecossaise, dont il a fait la connaissance lors d’une tournée à Bangkok, en 1980. Et la vie internationale continue. Les voyages s’enchaînent. Hôtels, casinos, théâtres, aéroports…Gavito est devenu un professionnel de premier niveau, l’impresario et le directeur de son groupe qui s’ouvre à tous les folklores latins.

Pourtant, la nostalgie du tango, de la milonga, devient la plus forte. En 1990, il rassemble ses économies, quitte l’Angleterre, revient à Buenos Aires, s’associe avec Eduardo Arquimbau et d’autres. La société acquiert un immense local, l’aménage. C’est la Galería del Tango, un vieux rêve. Mais les dollars fondent vite. Le rêve n’est pas viable. Toutes les économies sont englouties, et Gavito retourne à Londres, vivre petitement de ses cours de tango.

Roberto Firpo avait investi tous ses gains du tango dans son rêve : acheter une hacienda. Une crue du Parana a emporté le rêve, et, ruiné, Firpo a repris sa baguette, à la tête d’un orchestre de tango.

Une fois de plus, la roue tourne pour Gavito. Luis Bravo, du show Forever Tango, fait appel à lui. Helen reste en Angleterre, le couple s’est délité. Gavito danse maintenant avec Marcela Durán. Immense succès à Broadway. Tournées internationales triomphales.

C’est le show « Tango Argentino » qui a propulsé Juan Carlos Copes sur l’avant-scène mondiale du tango.

Gavito entre dans l’époque de la maturité. Son style est devenu inimitable. Sa conception du tango est complètement forgée. Il orchestre la chorégraphie de Madonna, dans le film Evita, celle de Al Pacino dans Perfume de Mujer. Le monde entier pour lui, jusqu’au bout, jusqu’à ce dernier voyage en Italie.

Le 2 juillet 2005, le journal Crónica titre : Llora la Milonga : murio Gavito.
 Source : Revue Toutango, n° 19. avril-juin 2009. Article de André Vagnon.
 

Gavito : Entre pas et pas

Gavito lui-même nous dit que « El tango está entre paso y paso » (Le tango est entre pas et pas), lors d’une discussion sur la fonction indispensable de la pause. Comment quarante ans de danse, dont trente à travers le monde, ont fait que « el eléctrico » de la jeunesse est devenu « el bailarín inmóvil » de la maturité ?

Au début de sa carrière, Gavito avait une solide réputation de danseur rapide, qu’il illustrait aussi bien dans le rock que dans le tango et toutes les autres danses. C’est cette agilité et cette ouverture qui lui ont permis d’amorcer sa stature internationale.

Mais la maturité, ce qu’il appelle le callo milonguero, l’a formé peu à peu, et avec elle, la conception du tango que nous lui connaissons. Cette maturité, Gavito en trace quelques aspects : la petite panse de l’homme mûrissant, mais aussi le poids d’une vie vécue, la manière de comprendre le tango, la nuit, les femmes, et l’assimilation des codes, des normes de conduite.

Avec le sourire, il ajoute que pour certains, ce callo milonguero survient plus tôt…et pour d’autres jamais !

C’est ainsi que Gavito est devenu Gavito. La meilleure description est peut-être celle de son ami de toujours, El Pibe Sarandi : « A un moment, Gavito a commencé à danser son tango d’émotion et de sentiments…Il avait une expression et un visage, et cela était tout. Immobile, il transmettait son émotion à tous. Unique cas d’un gars que l’on applaudit quand il ne fait rien, quand il est immobile ! »

Gavito signe la préface du livre Tango Danza de Gustavo Benzecry Sabá de son nom, suivi des mentions « Campeón mundial de Tango Argentino 2000… Muchacho de barrio (gamin de quartier) ». Par ces mots, il revendique aussi bien le sommet atteint que l’origine de cette carrière. Et cette origine exclut d’emblée tout académisme dans sa danse. Elle s’est formée par l’observation et la pratique.

Gavito a d’abord dansé dans le rôle de la femme, avec les copains plus âgés, ce qui était une pratique courante dans les apprentissages populaires. De là vient, nous dit-il, toute son attention à la femme, car il en connaît bien la technique. Et il précise : « Quand l’homme danse, elle doit être la reine, et c’est seulement ainsi qu’il pourra être roi ». Il insiste sur la qualité de l’abrazo, sur la précision et la délicatesse du guidage. L’homme suggère, sans forcer. Et Gavito utilise la métaphore de la voiture de sport qui doit être conduite avec le plus de finesse possible...

Par ailleurs, il propose la trilogie musique/poésie/danse, selon laquelle le mouvement ne peut commencer que lorsque la musique, puis la poésie, ont envahi les danseurs. C’est seulement lorsque l’émotion est née que sa traduction par la danse peut débuter. Ainsi, il dit à la danseuse : « …la musique va te fermer les yeux… ».

Et ses musiques préférées sont celles de Pugliese, D’Agostino avec Angel Vargas, Troilo, Di Sarli de la seconde époque. Il a pourtant débuté avec Miguel Caló, celui qui lui a donné sa formation musicale. Mais il recherche surtout la musique qui permet de danser sur la phrase musicale, avec les accents, les pauses, et jamais sur le tempo seul. C’est pour cela qu’il laisse de côté Canaro. Il préfère les tangos chantés, car pour lui, la voix est un instrument de plus, et les textes renforcent les émotions.

«  Je danse la phrase,…je danse le silence…je danse ce qu’il y a avant, après la musique…je danse une émotion… » Gavito peine à préciser sa pensée, avoue que ce n’est peut-être pas explicable, et probablement impossible à enseigner.

Ce qui est sûr, c’est son refus des classifications, des styles. «  Pour moi, il n’y a pas de styles dans le tango. …Par exemple, le style Milonguero n’existe pas ; ce qui existe c’est le milonguero, celui qui danse. Le style, c’est la personne. Moi, je danse Gavito… ». Et cette affirmation a tout son sens quand on sait qu’il a rejoint Forever Tango sans adopter un tango particulier. C’est bien Gavito lui-même qui a eu ce succès international, et non un bon danseur reproduisant une chorégraphie préfabriquée. C’est ce qu’il a essayé de transmettre aux danseurs des films Evita, ou Parfum de Femme.

Enfin, Gavito nous parle des pas, des multitudes de figures du tango. Mais pour lui tout cela n’est rien. Ce n’est, dit-il, que du tango estético, destiné à séduire les spectateurs. Le tango de Gavito est ético, sincère, honnête, destiné au couple qui le danse et non à ceux qui le regardent. Le moment clé de ce tango est entre pas et pas, la pause, « Ce n’est pas un vide, c’est un silence, une tension, un pont… », nous dit Gavito. Et c’est là qu’est le vrai tango.

 Source : Revue Toutango, n° 20. juillet-septembre 2009. Article de André Vagnon.
 
Références bibliographiques
 

- Série de DVD édités sous le titre Un tal Gavito. Ces DVD donnent une excellente image de son style de danse.
- Revue Farolito n° 5, octobre 2003, p.6 à 10, interview. Page 11, article de Sophie Nobécourt . Articles bilingues français-anglais.
- Plazaola, Ricardo : Yo quería bailar. Carlos Gavito, vida pasión y tango. ▲▲
- http://pagesperso-orange.fr/claude.durand/Gavito.htm
- Denigot/Mingalon/Honorin, Dictionnaire passionné du tango, p.310/312 ▲▲

- Carlos Gavito. Su vida, su tango ” de Massimo Di Marco y Mónica Fumagalli, publié en espagnol par NYN Publicita & Marketing SRL avec la collaboration de l'éditeur spécialisé Abrazos Books (www.abrazosbooks.com). 20/04/2007.
- Cf. La Salida , n° 45, p. 25.