Por tu fama, por tu estampa,
sos el malevo mentado del hampa;
sos el más taura entre todos los tauras,
sos el mismo Ventarrón.
¿Quién te iguala por tu rango
en las canyengues quebradas del tango,
en la conquista de los corazones,
si se da la ocasión?
Entre el malevaje,
Ventarrón a vos te llaman...
Ventarrón, por tu coraje,
por tus hazañas todos te aclaman...
A pesar de todo,
Ventarrón dejó Pompeya
y se fue tras de la estrella
que su destino le señaló.
Muchos años han pasado
y sus guapezas y sus berretines
los fue dejando por los cafetines
como un castigo de Dios.
Solo y triste, casi enfermo,
con sus derrotas mordiéndole el alma,
volvió el malevo buscando su fama
que otro ya conquistó.
Ya no sos el mismo,
Ventarrón, de aquellos tiempos.
Sos cartón para el amigo
y para el maula un pobre cristo.
Y al sentir un tango
compadrón y retobado,
recordás aquel pasado,
las glorias guapas de Ventarrón. |
Par ta réputation, par ton allure,
tu es le truand le plus fameux de la bande ; le plus valeureux entre tous les valeureux, tu es Fier-à-Bras lui-même.
Qui peut t' égaler dans ton rang dans les figures canyengues du tango, dans la conquête des coeurs, si on lui en donne l'occasion ?
Chez les truands,
toi, on t'appelle Fier-à-bras... C'est Fier-à-Bras, par ton courage,
par les exploits, que tous te proclament...
Malgré tout, Fier-à-Bras a laissé Pompeya et s'en est allé derrière l'étoile
que lui montrait son destin.
Beaucoup d'années ont passé et ses témérités et ses illusions, il les a laissées dans les bistrots comme un châtiment de Dieu.
Seul et triste, presque malade,
avec ses défaites qui lui mordent l'âme, le truand est revenu chercher sa réputation
dont un autre s'est déjà emparé.
Tu n'es plus le même
qu'autrefois, Fier-à-Bras. Tu es un imbécile pour les amis
et pour le milieu, un pauvre type.
Et en vibrant avec un tango fier et rebelle, tu te souviens du passé,
de la glorieuse témérité de Fier-à-Bras. |